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L'Oiseau de Plomb
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Dana Yelmaz
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208
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09/03/2017

Fiche Gardien
Niveau:
L'Oiseau de Plomb Left_bar_bleue1500/1500L'Oiseau de Plomb Empty_bar_bleue  (1500/1500)
Synergie: 800
Points d'éxpériences:
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Dana Yelmaz
Mer 23 Aoû - 0:06
Spoiler:

Une cellule, avec une porte blindée, au fin fond du fond. Pas de voisins, pas de passages, juste un long couloir vide d'âme, hantée par mon chanté mélancolique les rares fois où j'en trouvai la force. C'était un endroit bien particulier de l'établissement pénitencier de Suna, isolé de tout, conçu exclusivement pour les détenus difficiles et dangereux. Alors, je sais bien que je ne suis pas conciliante. Voir même intenable. Mais avais-je mérité ça ? Je ne crois pas, non ! Je ne crois pas ! J'ai d'abord été privée de mon chakra. Chose logique, c'était une prison pas une colonie de vacances. Puis j'ai été exclue. On m'avait amenée cagoulée dans une pièce avant de m'attacher à une chaise et de me baillonner. Ma journée d'intégration avait été... Spéciale ! Mes autres camarades avaient été enfermés dans des cellules séparées, ils avaient le droit aux visites pour certains et même qu'ils pouvaient faire des heures de promenade. Je le sais car c'est ce que j'ai pu voir par la fenêtre barricadée de mon box. Je parle d'un box comme pour les chevaux. Ca y ressemblait beaucoup d'ailleurs, si si. Il y avait un tabouret à quatre pieds, une couverture sur le sol, des sanitaires douteux et même, le summum du luxe, un bol d'eau juste à côté de la couverture ! Mais sans eau. Toutes façons, l'eau, c'était trop bien pour moi. J'y avais droit de façon aléatoire. C'est glamour pour se brosser les dents. J'ai aussi été privée de dentifrice car j'ai ingurgité du détergent une fois, oublié par le chargé de ménage. Hein ? Quoi ? Le box c'est mieux ? C'est pas faux. Quand j'étais sage – soit trop épuisée pour lever le petit doigt – j'avais un repas dans la journée, et même deux si je ne balançais pas le premier. J'étais tout simplement hors de moi les premiers jours, gravant les détails de ceux qui s'en était pris à ma personne. Ils avaient le visage masqué, en revanche mes yeux détaillaient tout ce qu'ils pouvaient. Si leurs mains étaient poilues, si il y avait des marques de distinctions, le lobe des oreilles, le grain de peau, la couleur. Je retenais leurs parfum et leur transpiration, le timbre de leur voix, leur langage, tout en méditant sur les façons que j'aurais de les tuer une fois que l'occasion se présenterait.

Revenons à nos moutons. La première journée s'était passée dans une pièce meublée très modestement. Une table, une lampe de chevet, deux chaises, et moi donc, ligotée sur l'une d'elle. Un homme s'assit face à moi, m'expliquant qu'il était mon référent. Seule la table nous séparait. Il parla beaucoup, me racontant que ce que j'avais fait au Kazekage, c'était pas bien du tout, et que j'aurais des comptes à rendre. Je n'avais aucun allié ici et personne ne viendrait à mon secours. Ma seule protection : l'interdiction du Daimyo de me tuer tant qu'un jugement ne serait pas rendu.

« J'ai oublié de te dire : un anonyme m'a payé pour que je m'occupe de toi. Je te propose de commencer par un bon bain, t'en dis quoi ? »


Il éclata de rire. Parce que pour lui, c'était une blague. Bah oui, je pouvais pas parler, vous avez compris ? Donc c'est rigolo. Je ne pouvais rien en dire, par contre je ris avec lui sans qu'il ne sache pourquoi. Je me disais, au fond de moi : ris bien petit bâtard, je te démembrerai vivant avec mes dents si il le faut.

Qu'est-ce qu'un bon bain au fait, d'après ses critères ? Dans cet établissement dédié uniquement au bien-être, plusieurs choix s'offrent à vous. Si vous voulez un nettoyage en profondeur de votre peau, une eau limpide agrémentée d'araignées d'eau est exactement ce qu'il vous faut. Ces insectes hybrides et carnivores sont issus d'un laboratoire clandestin. Leurs mandibules voraces servent à déchiqueter leur proie, ce qui vous assurera de ne plus avoir aucune peau morte dans d'affreux picotements et même plus de peau du tout. Hors de l'eau, ces arachnides ne survivent pas longtemps. En temps normal, je n'aurais rien dit. Néanmoins, j'oubliais que je n'avais plus aucun pouvoir, ni même mes malédictions. Mais, Cho, quelles sont déjà ces malédictions ? Je te rappelle que je suis normalement immunisée contre la douleur et, le top du top, c'est que je ne dors jamais. Juste Ciel, Cho, ça veut dire que tu as mal quand ces insectes te mordent ? Et je te réponds que oui, et perdre des morceaux de sa peau et de sa chaire ça picote un p'tit peu. En serrant les dents ça aide à passer la douleur. En hurlant, ça sert à rien maiiiiis... c'est plus fun. Pour varier les plaisirs, il y a le classique bain d'eau froide, il anesthésiera avec douceur vos courbatures ou autres petits maux du quotidiens. Prenez garde quand même à ce que le gel ne vous fasse pas de brûlure et à ne pas en abuser, l'hypothermie cause des dégâts très grave. Si vous pouvez avoir quelques camarades qui s'amusent de ce moment de pur plaisir en vous regardant vous noyez, n'hésitez surtout pas à les convier. C'est connu que plus on est de fous, plus on rit ! Petit conseil : demandez à ce qu'on vous tienne la tête sous l'eau.

Ok, j'ai eu des crises de folies, je me débattais. La thalasso c'était pas mon truc. Si jamais mes crises étaient trop forte, j'avais le droit à des calmants en tout genre. Je sais pas trop ce que c'était, je sais juste que ça me couchait instantanément. Même éveillée, je n'arrivais pas toujours à bouger. Le personnel attentionné s'assurait que j'étais en vie en me réveillant à coups de pieds et de hurlements. Entre quatre côtes cassées et un moment de vigueur, je me déchaînais. Lors d'un instant d'égarement, j'ai même presque tué un homme qui me pensait inconsciente. Heureusement que je lui avais crevé un œil avant qu'il ne me pique ! Donc retour à la pièce du départ où je fus présentée à mon "référent". Cette fois, il y avait un joli fauteuil, un bureaux où s'amoncelaient des boites de friandises et une grosse couverture chaude. Mon référent était assis comme au premier jour face à moi, qui avais les pieds et les mains liés, bien que lui était installé sur une chaise confortable faite dans un bois luxueux. Il ouvrit une boîte de chocolat entre nous pour en déguster un tout en prenant la parole d'un air détaché, la bouche pleine.

« C'est pas bien Cho. Tu veux retourner sur le plateau ?
- C'était pas si mal,
répondis-je d'une voix affaiblie. C'est toujours mieux que de voir ta grosse tête.
- Moi qui voulais te faire une surprise ! Je t'avais dit que si tu te comportais bien et si tu obéis, je te donnerais ce que l'empereur envoie pour toi. Je voudrais quand même savoir, qu'est-ce qui te prend de te rebeller ?
- La liberté,
ricanai-je. Ainsi en est-il de votre liberté qui, quand elle perd ses chaînes, devient elle-même les chaînes d'une liberté plus grande encore. »

Il me balança la boîte de confiserie en pleine figure.

« Non Cho ! Tu n'es PAS libre !
hurla-t-il. »

Sans doute pour m'impressionner, il écarta la table avec violence. J'étais déjà libre car chaque jour que les dieux faisaient me menaient à ma libération. Je ne réagis ni aux chocolats qui frappèrent mon visage, ni au jeté de table. Il était le seul impudent à me montrer son faciès dont je m'appliquais à dessiner, mentalement, les moindre contours. Il sentait le tabac, ses sourcils étaient épais, sa mâchoire était carrée et ses cheveux hirsutes. Son nez avait été brisé tant de fois que même les jutsu médicinaux ne pouvaient plus le reprendre on dirait. Sa main câleuse me prit par le col et il me souleva. De ma part, aucune résistance. J'avais été droguée juste quelques temps avant par le garde que je faillis tuer, les effets se faisaient sentir petit à petit. Il me rappela que l'Empereur du vent m'avait envoyé tout ce qui était dans cette pièce, que si je n'étais pas morte c'était grâce à lui mais que je serais sûrement exécutée sous l'ordonnance d'un juge corrompu. Je ne trouvai rien de mieux à faire que de lui sourire et de dire d'une voix chuchotante et douce :

« Tu es ce sauveur dont je me languis, auréolé du triomphe de ta lutte, ce héros fascinant qui m'embrase par sa verve belliqueuse. Les senteurs de ta gloire me transportent comme l'encens apaise, et dans tes cicatrices je déchiffre tes combats victorieux, je soufflai puis marquai une courte pause. J'attends tes visites comme l'amante se meurt de la flèche d'Eros, et pour toi je ferai dans mon souffle des baisers portés par les vents chauds, destinés à mourir sur ta figure. Je n'ai plus rien de précieux sauf ton nom incrusté sur ma langue, et... »

Je me tus soudainement. Cette prose me ramenait à une époque paisible de ma vie, une époque qui n'avait jamais existé, que j'inventais. J'avais parlé de la manière dont je voulais être bercée en cet instant, transportée par un rêve d'amour et de passion tendre. Il fut troublé et me regardait complètement ébahi. Il me relâcha, ce qui me fit tomber dans un éclat de rire. Les liens étaient serrés et me coupaient la circulation, chaque partie de mon corps était endolorie, et depuis que je dormais je faisais des cauchemars affreux. En revanche, je riais toujours. Je me mis à chanter les Yeux d'Amaranthe en attendant que l'heure passe. Je redoutais avec une boule dans le ventre ce qu'il appelait le plateau, soit une plaque de métal chauffer à blanc au dessus de laquelle j'étais suspendue juste assez pour que mes pieds la touche, mais pas trop pour qu'en cas de fatigue mon corps s'y relâche complètement. J'en pleurais de rage et de crainte. Un homme vint me chercher, il semblait hésitant. Il me fit une piqûre différente des autres qui me garda consciente mais qui anesthésia grandement mon corps. Ses gestes précipités le rendaient suspects, toutefois il avait agi pour me soulager. Il se dépêcha de ranger ses affaires et s'excusa d'une voix émue. Je récitai, sans faire attention à lui, tous les vers qui me passaient par la tête, jusqu'à ce que son collègue le rejoignit avant de l'engueuler. Il était sensé me corriger apparemment.

« Tu crois qu'elle va te faire quoi ? Arrête d'avoir peur et cogne la ! »

J'entendais les voix sans plus rien ressentir. A force, j'étais si fatiguée que je ne réagissais plus, ce qui passa pour de la soumission. Les jours qui suivirent, le calvaire continuait seulement si j'en avais la force ou si les prétendus gardiens s'ennuyaient. Cet enfer dura trois mois environ au total bien que je ne ressentais plus rien émotionnellement sauf la peur et la fureur, et bien sûr j'avais perdu la notion du temps. Dans mes beaux jours, je me chantais à moi-même des poèmes d'amour que Kanae m'avait fait découvrir et je mangeais de la bouillie sans goût en priant pour qu'elle ne soit pas empoisonnée. L'homme qui m'avait prise en pitié finit par m'apporter une bonne nouvelle avant ma libération : le juge chargé de mon cas avait été exécuté pour trahison envers l'état. L'inconnu revint plus tard pour m'apprendre que mes camarades de guerre avait été libérés, mais que pour moi ils allaient d'abord faire venir un médecin pour me soigner et éviter d'être soupçonnés. Je reprenais du poil de la bête, les infirmiers avaient reçu carte blanche pour m'endormir si besoin. Avec toutes les blessures et les cicatrices que j'avais collectionnées, ils devaient prendre peur que cela ne finisse par se savoir. Dans tout les cas j'avais enregistré la facture dans un coin de ma tête.

La patience m'a coûté vraiment cher. Il me reste encore de ce fabuleux séjours 5 étoiles des souvenirs que je pourrais raconter à mes enfants et un désir immense de massacrer ceux qui avaient pris soin de moi. Ca, plus quelques pétages de plombs imprévisibles ainsi qu'une légère tendance au meurtre.
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