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Pour une Rose, le Jardinier est serviteur de Mille Epines
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Dana Yelmaz
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Dana Yelmaz
Lun 18 Sep - 19:00
« Comment tu sais que ça va marcher ? demandai-je, hésitante. »

Je la regardais avec étonnement. Nous avions marché ensemble pendant des jours, elle m'avait même portée quand je faiblissais. Les chemins étaient impraticables à dos de cheval, il ne restait que nos jambes. Il y avait en elle cette sorte de détermination implacable, plus proche de l'obstination que du courage. Je ne sais pas si elle bluffait ou si elle était entièrement sûre d'elle. Ce dont je suis sûre, c'est que ces derniers jours, j'ai eu de la chance de l'avoir à mes côtés. Notre rencontre avait été particulière, avant cela je la connaissais seulement de nom. Cho Ohtori, aux alias plus flatteurs les uns que les autres. Nous travaillions toutes les deux au service du Shodaime Kazekage, et c'est grâce à lui que je pus la connaître. Il m'avait d'abord demandée pour déterminer l'emplacement de la Larme de Lune, soit un katana qui aurait été refroidi dans les eaux de la lune après avoir été forgé. On raconte que cette arme aspirerait le chakra des bijuus, peu importe leur puissance, et que le héros qui l'avait cachée avait fait disparaître dans sa mort le secret de l'existence d'un tel artefact. Quelle guerre aurait-elle pu déclencher ? Ou calmer ? Quelle aurait été la convoitise des hommes ? C'était un fardeau bien lourd pour un homme.

Je m'appelle Alice Addyson, historienne et archéologue. On dit que seuls les morts savent garder un secret, mais pas avec moi ou l'un de mes confrères. Notre métier, c'est de redonner la parole à ceux qui ne l'ont plus, faire revivre le passé pour mieux décrypter le présent et, pourquoi pas, anticiper le futur. Je suis une grande passionnée, j'adore mon métier. Je sens une présence dans les carcasses desséchées ou les objets vieillis, je les entends murmurer leurs histoires.

Je travaillais dans le Désert de la Roche le jour où où nous découvrîmes ce corps étrangement bien conservé. Sa chaire avait durcie, on pouvait voir ses os, pourtant il semblait seulement un peu amaigrit. Il me fut confié de l'examiner à la morgue de Suna, ce que je fis avec grand plaisir. Je récupérai ses effets personnels et un vieux carnet de notes. De prime abord, rien d'intéressant. Ce n'était qu'un homme parmi les hommes, dans une tombe des plus banales... si il n'avait pas été si bien conservé, je ne me serais pas attardée sur son cas. En plus son carnet de notes ne contenait que des informations sur la botaniques ; comment cueillir telle herbe, tailler cet arbuste, récolter la sève. Il avait été enterrée il y a quelques siècles seulement. En récoltant le plus d'informations, j'étais retournée chez moi afin de me pencher sur le sujet.

Le Shodaime Kazakage était venu avec Cho pour me rencontrer. Il était imposant, un peu effrayant malgré ses sourires et son amabilité hypocrite. Quand à elle, elle était en retrait, flânant dans mon bureau les mains derrière le dos. Je crus au début que ce n'était qu'une amie, elle ne portait pas d'arme et était vêtue d'une blouse qui dénudait ses épaules ainsi qu'un pantalon à pince qui laissait transparaître un derrière que je regardai un instant sans m'en rendre compte. Je suis pourtant une très belle femme, bien que d'un genre classique. Je suis même plus belle que Cho je crois... mais elle avait cette sensualité qui m'accrochait sans que je ne puisse l'expliquer. Quand elle se rendit compte que je l'observais, elle s'était contentée de me sourire malicieusement. Je fus trop gênée pour soutenir son regard. Le Kazekage continuait son analyse du rapport, trop absorbé. Je revins vers lui en lui expliquant mes notes, peu nombreuses, tout en lui désignant quelques croquis. Je lui montrai une sorte d'étoile, sans doute une scarification qui s'était atténuée avec le temps mais qu'on ne pouvait pas voir correctement sur le corps. En son centre, on distinguait une larme et une lune très rudimentaires. C'était une scarification que j'eus du mal à reproduire à cause de son atténuation, située derrière le cou du cadavre. Il fut satisfait et me félicita avant de se tourner vers Cho, charmante même quand elle s'ennuyait.

« C'est notre homme. »

Pour toute réponse, elle bailla et s'assit dans un fauteuil. Je fus désolée qu'elle ne partageait pas les mêmes centres d'intérêts que moi. Le Kazekage en revanche insista sur l'importance d'en savoir plus. Il me fit lire le manuscrit du défunt, me brusquant des fois puis redevenant mielleux. Il me forçait à lui donner une réponse que je n'avais pas, j'en perdais mes moyens. Il faillit lever la main sur moi, aussitôt arrêté par la femme mystérieuse qui l'accompagnait. Elle bloqua son bras avec une force dont je ne la soupçonnais pas. Je crois bien qu'elle est très enjôleuse, car juste après m'avoir défendue, elle se colla contre mon agresseur, lui prenant la main pour la guider sur sa hanche, caressant de l'autre son visage.

« Tu es bien plus sexy quand tu me donnes la fessée... et si on la laissait un peu tranquille, mmh ? »

J'avais du mal à concevoir qu'on puisse être aussi impudique ! Elle par contre, elle ne se gênait pas, allant jusqu'à lui mordre à l'oreille et de lui dire d'une voix délicieusement suppliante :

« Allé... j'en ai marre... »


En finissant sa phrase, elle serra fort le bras du Kazekage, posant sa tête contre lui pour mieux lui faire les yeux de biche. Je n'avais pas l'habitude des personnes qui s'exhibent ainsi, autant d'indécence me mettait mal à l'aise. Mais j'avoue qu'elle me soulageait d'un grand poids. Il prit les devants en rageant contre mon manque de réactivité, quand à elle, elle resta pour feuilleter les notes avec beaucoup de désintérêt, tout en me parlant de sa voix ensorceleuse.

« On risque de travailler ensemble. Que tu saches pas te battre, je m'en fiche, à moi seule je suffirai. Au moins pour m'en sortir. Pour le peu que tu feras, je dois m'assurer que tu le fasses bien. Oh tiens, c'était un jardinier, ton mort ? Hum, bref, ce que je veux te dire, c'est de te détendre. Je m'occupe de Kei, il te fera rien. Ah ! Il était futé ton macchabée... Regarde, là... Si tu éloignes un peu cette page, il y a une légère démarcation... Alice.. Alice, c'est bien ça ? Tu vois, là je plie, ce qui fait deux colonnes à lire. Moui, ça ressemble à quelque chose. Que c'est emmerdant, ça le fait que pour cette page ! Et juste en prenant lettre par lettre... »

Pas une seconde elle ne m'avait regardé dans les yeux. Elle avait juste parcouru les lignes et mettait sa théorie à l'épreuve. Elle s'interrompit pour enfin percer mes prunelles par les siennes.

« Le dernier livre que j'ai lu, c'était une magnifique histoire d'amour... alors tu comprends, lire les brouillons d'un mec fan de jardinage...
- Pardonnez-moi de vous interrompre Ohtori-San...
osai-je sans la regarder. Je sais que tout ceux qui travaillent pour Maehara-Sama sont tous... contraints. Que me veut-il ?
- Il veut juste que tu trouves une vieille relique. C'est un collectionneur,
répondit-elle avec un haussement d'épaule.
- Mais si je ne la trouve pas ? Il avait l'air en colère et...
- Je t'arrête,
dit-elle d'un ton plus dur. Tu vas la trouver. Car si tu ne la trouves pas, ce sera à moi de le faire que tu sois morte ou vive. Tu as juste à rester en vie et trouver des indices. C'est des choses que tu fais tout le temps, pas vrai ?
- Oui mais...
- Mais quoi ?
s'agaça-t-elle. »

Je n'avais pas osé répondre. Une lueur dangereuse avait luit dans ses yeux. Elle me rendit les brouillons du mort avant de s'en retourner. A ce moment là, je ne savais toujours pas qui elle étaitvraiment, néanmoins je n'avais plus peur du Kazekage mais d'elle. Sur son départ, je me consolai dans mes travaux. Je repris son pliage, revenant à la page désignée. De là, je pus déduire qu'il fallait rabattre certaines pages entre elles pour obtenir de cours paragraphes sur l'identité du mort. Il s'agissait bel et bien du détenteur de la Larme de Lune ! Il racontait pourquoi il ne voulait pas transmettre une arme si puissante, ses dernières confessions, ses plus grands regrets. Une biographie expresse en somme, mais pas plus d'indices sur l'objet en question sauf une ligne pleine de fautes de grammaire et d'accord. Je m'endormis sur ces derniers mots. A mon réveil, je pris mon petit déjeuner routinier, composé d'un bol de riz au lait et de fruits, puis je repris ma lecture. Il fallait des fois lire une ligne sur deux, d'autres il fallait reprendre les fautes comme cette fameuse phrase. A force d'attention, je pus déterminer au bout de trois jours une position et une sorte de rituel. J'étais fatiguée mais fière de moi, l'Histoire allait pouvoir être complétée ! Une nouvelle occasion de lancer de nouvelles recherches avec mes collègues ! C'est ce que j'espérais. Le chef de Suna me fit venir lorsqu'il reçut mon message au sein même de sa demeure. Il m'accueillit à l'entrée avec des fleurs et un paquet joliment emballé tandis qu'un homme faisait le chemin inverse.

C'était une villa plutôt modeste pour ce que j'imaginais, bien que pour un seul homme c'était suffisant. Ses domestiques n'intervenaient que sous son ordre, immobiles comme des statues. Le choix de la décoration était lisse et froide. Pas de tableau ni de photos, encore moins de bibelots. Il était bien habillé pour quelqu'un qui était chez lui et s'amusait qu'il vienne de recevoir les fleurs en même temps que de me réceptionner. Je continuais de le suivre, me demandant ce que pouvait contenir le paquet qu'il ne m'avait toujours pas tendu, pas même le bouquet -une composition de lys blancs et de roses jaunes.

« C'est un plaisir de vous voir Miss Addyson, vous êtes un rayon de soleil !
- Ravie d'avoir pu vous aider,
répondis-je dans un sourire.
- Nous n'avons pas parlé de votre prix, je me suis permis de rajouter un zéro pour la rapidité. Cela sous entend une clause d'exclusivité, je vous veux que pour moi, est-ce bien clair ? »

J’acquiesçai. Il marchait très vite, je trottinais presque à ses côtés, lorsqu'il s'arrêta soudainement. Je n'avais pas eu le temps de discuter salaire qu'on passait déjà à un autre sujet. On était arrivés dans une sorte d'anti-chambre plus personnelle que le reste de la maison, bien que sobre. Les murs étaient jaunes, une table basse en marbre rappelait l'antiquité, les moulures florales au plafond étaient peintes avec fraîcheur. Il y avait aussi des draperies rouge rubis et des chaises en bois sculpté dont la couleur chaleureuse cassait avec la tristesse de la table de marbre blanc, seulement ornée d'un napperon rouge. Assise en œuf devant une cheminée éteinte, sur un tapis précieux vu ses broderies, Cho regardait le feu qui n'était pas allumé. Je me retournai pour ne plus la voir, son déshabillé rose étant trop transparent même si il couvrait tout son corps.

« Cho, ma puce, arrête donc de bouder ! Regarde qui est là ! »

Je me fis violence pour la regarder et la saluer tandis qu'elle tourna à peine la tête. Je ne pus voir que le quart de son visage. C'était amplement suffisant pour dire qu'elle se fichait de ma présence. Sans un mot, elle se dirigea vers le Kazekage pour lui prendre le présent des mains, ce qui me permis de voir plus que ses courbes : des yeux rouges, marqués par des pleurs récents. Elle s'essuya les yeux d'un revers de sa manche d'ailleurs, car ses longs cils avaient gardé quelques larmes. Elle défit l'emballage avec nervosité en s'asseyant sur une chaise, et seulement là elle se mit à parler. Son interlocuteur semblait avoir l'habitude de ce genre de situation.

« Si tu crois que tu m'auras avec des babioles... Pourquoi elle est là ?
- Je peux vous laissez entre vous, je ne suis pas pressée...
dis-je par politesse, surtout gênée de la voir dans cet état et cette tenue.
- Non, reste, répliqua-t-elle. J'imagine que ton nouveau patron a des choses à nous dire.
- Arrête de le prendre comme ça, Mlle Addyson est seulement venue pour déjeuner avec moi. Tu peux te joindre à nous si tu veux.
- Parce que là tu me demandes mon avis ! C'est nouveau ça,
riait-elle nerveusement. »

Arriver au cours d'une dispute est toujours quelque chose de délicat. Bien qu'elle soit furieuse, Cho avait finit de déchiqueter le papier cadeau pour en défaire un joli flacon ambré pas plus grand que la paume de sa main. Elle pinça le bouchon entre son pouce et son index puis le renifla deux fois, pour être sûre d'aimer l'odeur -un subtil mélange de vaille fumée et de frangipane. Même si elle était encore énervée, elle versa quelques gouttes dans son cou et sur l'intérieur de ses poignets. Je me dis qu'intervenir à cet instant était une bonne idée. Le dirigeant de Suna le fit avant moi en jetant avec lassitude le bouquet sur la table.

« Faut toujours que t'en rajoute ! On passe à table dans 10min, habille-toi un peu au lieu de bouder dans ton coin. »

A table, c'était pas mieux. Même si Maehara-sama avait réussi à détendre l'atmosphère, nous n'étions que deux à rire et discuter. Cho goûtait à peine à son plat, de succulents raviolis accompagnés de crudités de toutes sortes. Son silence parlait plus que ce que voulait cacher le troisième protagoniste, je le sentais. Il devait la retenir, d'une façon ou d'une autre, sinon elle ne serait plus là. J'essayais de l'introduire dans la discussion pour lui changer les idées. Pour moi, elle esquissa un sourire et se montra intéressée. Je ne mesurais pas l'ampleur que ces entremises auraient en cet instant. Je sous-estimais ce qui allait se passer par la suite, je pensais n'être qu'une assistante ou juste une sorte de personne qui expliquerait le chemin.

Entre temps, je m'étais mise à la tutoyer. Je lui avais expliqué mes études, mes passions. Je m'ouvrais facilement à elle, qui me posait toujours des questions et s'intéressait davantage aux réponses que je lui donnais. Elle m'avait montré des facettes de sa personnalité en seulement quelques jours, j'en concluais que c'était une femme vivante et ambitieuse. Je me souviens que lors de ce déjeuner, elle s'était mordue la lèvre pendant mes explications. Elle avait compris ce que je ne comprenais pas en abordant les Mille Epées. Je pensais que c'était une sorte d'énigme à résoudre le moment venu, il était seulement question d'une épreuve dans le manuscrit du héros oublié. Je ne me doutais pas de ce que cela pouvait être réellement. Elle avait saisi que cette épreuve, ce serait à elle de la subir et de la réussir. Le temps était passé vite

Et nous voilà, après avoir voyagé jusque dans une forêt, après avoir déniché une sorte de clairière, coincées face à notre destin. J'avais du déchiffrer une stèle, lui indiquer de nombreux pièges pour se frayer un chemin. Quand je me sentais inutile à côté d'elle qui assurait mes avants autant que mes arrières, elle me rappelait que j'étais d'une intelligence exceptionnelle, ce qui est indispensable dans ce genre de moments, et que j'avais décodé de nombreuses énigmes à moi seule en un temps record. Elle me redonnait confiance en moi avec sincérité.

On était à présent face à une roche au dessus de laquelle je récitais une formule. Des symboles étaient gravés, un langage codé que je pu retrouver dans les écrits de l'homme que j'avais déterré plus tôt. Elle sacrifia un peu de son sang en jurant aller jusqu'au bout, suivant le protocole comme je lui avait expliqué. Nous ignorions toutes les deux quelle serait la dernière étape, du moins c'est ce que je croyais. C'est là qu'un démon nous rejoignit, quittant les feuillages. Très costaud bien que bossu, il avait des pattes de bouc ainsi qu'une peau violacée. Ses traits étaient difformes, ses cheveux noirs étaient coupés très courts. Il ne se présenta pas, ne prit même pas la peine de nous saluer. J'étais surprise, mais Cho semblait être embêtée. Elle roula seulement des yeux. Il agit comme si je n'existais pas, mais c'était mieux comme ça puisque j'avais peur. Quand à Cho, elle était sur ses gardes, tenant sa lame avec calme. C'était autre chose de la voir en tenue ninja, les cheveux attachés en un chignon volumineux. Bien qu'elle avait des formes très attrayantes avec ces habits, elle n'avait plus ses gestes sensuels.

« Je suis venu pour ton amie, ici présente. Ma mère la désire pour des affaires qui méritent discrétion.
- Retourne dire à ta mère d'attendre son tour.
- Je te propose un échange. Je te dis ce qui va se passer, en contrepartie tu me laisses ton historienne.
- Je sais déjà ce qui va se passer. Si cette femme reste avec moi, c'est pour être sûr qu'à la fin quelqu'un ramène la relique au Kazekage. Dans le cas où il n'a pas ce qu'il demande, tous se travaux seront brûlés, même ceux qu'elle croit cachés, et moi je perds le seul être que j'aime en ce bas monde.
- Nous pourrions en discuter après,
intervins-je timidement.
- Comment tu vas faire pour survivre ? demanda le démon à Cho en m'ignorant superbement. Tu es vraiment prête à mourir pour une humaine ? (Ici, je pensais qu'on parlait de moi.)
- J'ai promis à un démon que je la protégerai. Dans le cas où je manque à ma promesse, je meurs sur le champs. Je n'ai pas d'autre choix que de tenter ma chance.
- C'est pas vraiment par amour ?
ricana-t-il. Je suis en position de force. Que dirais-tu si je t'apportais une partie de mon aide et tu me laisses ton humaine sans histoire ? »

Je déglutis. J'avais du mal à cerner pourquoi il faisait comme si il ne me voyait pas, ni même pourquoi il avait besoin de moi. Puis c'était un marché très arrangeant pour Cho. Cette dernière soupira, embêtée.

« Tu as de quoi payer ? m'interrogea-t-elle avec sérieux.
- N-n-non ! Je ne suis pas riche, je n'ai rien mais je peux vous donner mes économies !
- Des économies ? Sois un peu sérieuse, tu veux que j'en fasse quoi ? Tu n'as pas un truc auquel tu tiens ? »


Je sortis de mon chemisier une vieille chaîne en bronze avec un pendentif encore chaud d'avoir été prêt de mon corps. Il représentait un cœur des moins originaux avec à l'intérieur une photo de mes parents et moi quand j'étais plus jeune. J'avais beaucoup de peine à le céder Elle le prit, l'observa attentivement. Le démon s'impatientait. Finalement, elle lui lança mon pendentif, qu'il rangea dans sa poche.

« Il a une très forte valeur sentimentale, m'expliqua-t-elle. En tant que sacrifice, c'est très puissant, puis elle ajouta au démon : si je ne la ramène pas, je risque de devoir me battre ou fuir, mon deuxième client m'a payée pour qu'elle revienne à Suna. Ne m'en demande pas trop.
- On m'avait prévenu que tu serais dure en affaire. J'accepte le bijou de ton amie. En revanche je rajoute une dernière condition. On cherche une fiancée pour mes frères et moi. Je peux te donner une protection qui t'assurera d'être en vie après avoir subi les Milles Epées. Je te l'accorde seulement si tu acceptes de te marier, à la mort de ma mère, avec mes frères et moi.
- Quoi ? Mais quel est l'intérêt ?
s'inquiéta-t-elle.
- Quand ma mère décédera, nous hériterons de ses pouvoirs. Ils se diviseront à chaque mariage que nous ferons. Pour les garder, nous devons donc nous marier à une seule femme. »

Je crus qu'elle allait refuser, qu'elle allait rebrousser chemin. A sa place, c'est ce que j'aurais fait. Elle me regarda d'un air très soucieux avant de s'adresser à lui, les bras croisés.

« Je peux te trouver une fiancée. Contre un peu d'argent, je n'aurais pas de mal à...
- Je n'en veux pas d'autre,
trancha-t-il, ce qui lui fit serrer le poing. Nous avons besoin d'une femme à la hauteur, pas de la première célibataire qui passe.
- Tu as déjà un arrangement avec Kei. Tu n'as rien à faire avec Alice, c'est juste un leurre, n'est-ce pas ?
- Tu es maline... dommage que tu tiltes trop tard. Il voulait que je trouve un moyen de te garder en vie. Pour me convaincre, il m'a trouvée une solution. De toutes façons il ne te reste pas beaucoup de choix si tu ne veux pas périr.
- Ok. Vous m'avez bien eue. Garde-moi en vie et... je me marierais sans faire d'histoires à toi... et tes frères. »


Nous reprîmes là où nous nous étions arrêtées dans le rituel, le démon restait à proximité. Elle bouillonnait de rage. Je voulus lui dire quelque chose de rassurant, comme elle avait su le faire quand j'ai failli baisser les bras. Je la revoyais encore dans le salon du Kazekage, furieuse, prête à se déchaîner sans le faire. J'avais conscience qu'elle avait été payée pour me protéger (sans encore me demander par qui), toutefois je la pris dans mes bras, me confondant en excuses et remerciements. C'est là que je la questionnai.

« Comment tu sais que ça va marcher ? demandai-je, hésitante. »

Je devais lever la tête pour la regarder dans les yeux. Elle me regarda avec tendresse, avec un sourire un peu triste. Au lieu de la réconforter, ce fut l'inverse.

« Je le sais, c'est tout. »

Elle coupa à nouveau sa main et récita la formule que je lui avais donné après moi, posant sa main ensanglantée sur la roche. Le sol trembla. Le démon qui m'avait ignorée jusque là m'attrapa pour me couvrir. J'étais mal à l'aise d'être si près de lui, il était si laid, repoussant. Bien que pour ma co-équipière ce n'était pas mieux. De la terre jaillissait une estrade en pierre sous les pieds de Cho, et sous un fracas assourdissant il y eût bientôt une sorte de théâtre avec ses gradins. Tout était en pierre, couvert de poussière. Le démon me tira vers les gradins, au premier rang. Il y avait sur l'estrade où se trouvait Cho des sortes d'arabesques gravées que j'avais vu dessinées sur le cahier du défunt héros. Avec ces entrelacs, une rosace se formait, avec en son centre la jeune femme. Le rocher avait disparu.

« Peu importe ce qui va se passer, ne la secours pas. Ton objectif à toi, c'est de récupérer le katana. Il est derrière la scène, après ton amie.
- Mais que va-t-il... »


J'eus une réponse avant de finir ma question. Des quatre coins de la scène fusèrent quatre épées. Usant d'agilité et de rapidité, la kunoichi se battait contre les lames ensorcelées.

« Plus elle va se battre, plus il y en aura. Ce combat va drainer son chakra et ouvrir une porte. Elle doit tenir assez longtemps pour que la porte soit fiable. »

Il y avait maintenant le double d'épées. Même si elle en contrait les coups ou les esquivait, elle n'avait pas beaucoup de défense. Une faible lumière apparut derrière elle, un simple trait vertical, soit le début de la porte. Les bruits métalliques étaient de plus en plus fort, quand à Cho elle ne s'essoufflait pas. Elle était impressionnante, concentrée et précise. Le combat durant un instant, puis elle commença à utiliser des techniques plus poussées afin d'attaquer plusieurs lames à la fois. Une bourrasque ensablée mit une vingtaine d'épées à terre qui se relevèrent aussitôt. Elle ne faiblissait pas, sa posture restait ferme. Si elle s'approchait du bord de la scène, elle recevait une sorte de choc. Je ne pouvais que regarder le spectacle sans rien dire. Au bout d'une quinzaine de minutes, trois silhouettes avançaient au loin. Vu leur carrure, c'était des hommes, mais ils n'en avaient pas tout à fait l'air. Le démon m'expliqua que c'était ses frères qui étaient venus assister au spectacle.  J'étais révoltée. Ils s'assirent à l'opposé de nous.

« Pourquoi vous ne l'aidez pas ? m'écriai-je. Elle va mourir avant que vous ne la sauviez si ça continue ! »

Les épées étaient indénombrables à l'oeil nu, plus rapides aussi. Cette fois, Cho ne pouvait pas éviter tout les coups. Parfois, une lance sablonneuse faisait une excellente riposte, mais les épées revenaient toujours, plus nombreuses et vives. A plusieurs endroits, Cho était blessée, ses vêtements étaient en lambeaux. La porte qui devait s'ouvrir avait maintenant une taille raisonnable, formant un rectangle lumineux.

« Dans le cas où quelqu'un intervient, la porte se referme et les combattants sont condamnés sur la scène. Au lieu de poser questions, c'est le moment pour toi de récupérer ce que tu es venue chercher. Ne t'inquiète pas, les épées ne te toucheront pas, et cette femme est assez forte pour tenir bon. »

Je descendis en hâte, trébuchant même un peu. Je me rattrapais et poursuivais ma courses. De plus près, c'était impressionnant. La scène devait faire une centaine de mètres carrés. Le bruit des armes qui s'entrechoquaient me terrifiait. Je trouvai de la force en regardant Cho se démener tant bien que mal. Elle me vit approcher et s'écarta de la porte. Avec le plus de vigueur possible, je grimpais pour la rejoindre. Elle avait diminué l'utilisation de ses attaques pour que je ne fusse pas toucher. Le démon avait raison, les lames me traversaient sans faire de mal. Ce ne devait pas être comme les attaques de ma comparse. Cette baisse d'offensive lui fut fatale, elle recevait bien plus d'attaques qu'elle n'en repoussait. Son corps suintaient de sang qui formait une pâte à certains endroits à cause du sable. J'eus un arrêt au cœur si soudain lorsqu'une épée se planta dans sa cuisse, et juste une autre dans ses côtes. Elle les arracha et quand je fus assez loin elle s'entoura d'un bouclier de sable. La puissance de sa technique avait produit une onde de choc quand elle repoussa l'armée de lames qu'elle en tomba et moi avec. Elle avait de plus en plus de mal à se redresser et tenir debout, du sang coulait de sa mâchoire sans compter les entailles diverses qui la couvraient. Elle devenait plus lente et fatiguée. J'atteignis comme je pouvais la porte pour y trouver le katana posé sur un pied d'estal, si pressée et inquiète ! Il n'y avait pas de changement de décor, cette porte ne m'avait permis que de voir ce qui était caché. Dans l'urgence, je n'avais pas admiré cette double lame d'un bleu glacé, ni sa garde de cuir drapée de soie. Un objet d'une beauté à couper littéralement le souffle. A l'instant où je le saisis, je la brandis en l'air, victorieuse. Une lumière forte en émana quand je hurlai :

« Je l'ai ! C'est bon arrêtez je l'ai ! »

Les épées se figèrent dans un moment lourd d'angoisse. Cho était sur le dos, bras et jambes écartés, dans une flaque de sang, probablement inconsciente ou pire... Ses adversaires de métal formaient une pointe gigantesque, suspendues au dessus d'elle comme l'arme qui avait menacé Damocles auparavant. Subitement, elles se brisèrent en des milliers d'éclats lumineux qui se dissipèrent dans les airs.


______________________________

Un petit épilogue pour vous dire ce qu'il en est. Les quatre démons soignèrent Cho et la promesse de la garder en vie fut tenue. Ils connaissaient une technique qui pouvait retenir l'âme et l'esprit le temps que le corps se régénèrent, mais c'était une technique interdite. Je ne sais pas exactement ce qui se passa par la suite, je ne revis jamais cette collègue temporaire qui m'avait à la fois effrayée et fascinée. On ne s'était même pas dit au revoir, elle était allée directement à l'hôpital, escortée dans un premier temps par les quatre démons. Ils nous raccompagnèrent jusqu'à un point de rendez-vous avec des agents de Maehara. Le Kazekage en revanche, ne me lâcha pas de sitôt. Il avait apprécié mon travail en plus de mon utilité sur le terrain. La pression devenant trop forte, je cédais à ses demandes et enquêtais pour lui sur les vieilles légendes et les bijûus. Je me rends compte que pour croire mon récit, il faut l'avoir vécu. Je sais bien qu'on dit des choses sur Cho, qu'on raconte des légendes et des rumeurs, mais je peux vous jurer que celle-ci est vrai. Pour l'heure, je ne peux que la rédiger pour mon propre plaisir et ma fierté d'avoir collaborer avec cette kunoichi de renom.
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